Sinople
Hôtel de Retz
9, rue Charlot Paris IIIème

24 mars  – 21 mai
mar. – sam. 12:00 – 19:00

Sinople propose Interstices, la première exposition monographique de la galerie consacrée à l’œuvre de Martine Rey.

Depuis plus de 40 ans, après son premier séjour au Japon durant lequel elle apprend l’art ancestral de la laque urushi, l’artiste s’emploie à produire une œuvre à son image, discrète, humaniste, profonde, délicate, et qui a fait d’une technique et d’un matériau à la fois un sujet et son médium. 

La sève prélevée sur l’arbre saigné se mue délicatement dans sa pratique. Originellement employée dans les arts décoratifs pour couvrir les surfaces poreuses d’un vernis ornemental, la laque végétale trouve un nouvel usage et libère un nouveau langage dans le geste artistique de Martine Rey. Tour à tour, elle s’y fait révélateur, encre et baume. 

C’est au moyen de ce fluide essentiel à la vie qu’elle laisser s’écouler sa pensée et ses mémoires pour reconstituer ses racines, cartographier l’existence, déceler l’invisible, ponctuer l’histoire et panser l’objet porté au rang de relique. Le récit qu’elle compose est un voyage, une incursion dans un interstice, un entre-deux qui se déchiffre et s’écrit par l’emploi de symboles, rêvés, inventés, mis à jour, sacralisés. Grâce à la laque, elle déjoue le temps paradoxalement si long dans la mise en œuvre de la matière, elle explore un espace singulier et universel, nourri de multiples références. 

D’Orient en Occident, des rives du Nil aux côtes nippones aux montagnes iséroises, entre nature et culture, entre œuvre et objet, l’ouvrage de Martine Rey s’abandonne à la poésie de son esthétique, se couvre d’une apparente simplicité. Il dissimule néanmoins un ensemble lettré navigant entre le territoire de l’impermanence et l’infini de l’horizon. Un jeu de signes, de pistes et de galeries qui projette le sentiment commun et instinctif d’appartenance à ces mondes flottants, souterrains et célestes.